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ICCO : L’obligation de démontrer les origines du cacao qui entre en Europe

ICCO L’obligation de démontrer les origines du cacao qui entre en Europe

         A la faveur de sa visite en terre Camerounaise, Michel Arrion Directeur Exécutif de l’Organisation internationale du cacao (ICCO) qu’accompagnaient Michael Ndoping Directeur Général de l’Office National du cacao et du café (ONCC) et Omer Gaetien Malledy , Secrétaire Exécutif du Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC),a été reçu en audience ce vendredi 14 avril 2023 à l’immeuble rose à Yaoundé, par le Ministre Camerounais du Commerce. A l’ordre du jour, la mise en conformité du cacao camerounais exporté sur le marché européen, la traçabilité du cacao, le travail des enfants…

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       La réduction par les Etats européens de la taxe sur la consommation selon le patron de l’ICCO est une voie à suivre pour l’amélioration des revenus des producteurs. « Il y a un déséquilibre dans le cadre de la répartition de la valeur du cacao le long de la chaine entre le producteur et le consommateur, la transformation en matière première et en chocolat. Les producteurs reçoivent une part très minime de la valeur du chocolat, du cacao, de l’équivalent du cacao contenu dans le chocolat », déplore Michel Arrion. Pour y remédier, l’ICCO et ses partenaires examinent les possibilités d’amélioration du prix payé aux   producteurs dans les principaux bassins de production. L’Organisation qui salue les efforts d’amélioration de la qualité fournis par le Cameroun, soutient que   le cacaoculteur camerounais est relativement le mieux rémunéré en Afrique. Cette embellie s’explique par le respect des bonnes pratiques post -récoltes, (la fermentation, le séchage…).

Le phénomène de travail des enfants n’existe pas au Cameroun

       Les nouvelles exigences des USA sur certains aspects de la durabilité du cacao sources majeur de la déforestation en Afrique Centrale et de l’Ouest, ont également été examinés. Pour l’hôte du patron du commerce, « s’il y a déforestation, c’est parce que les cacaoculteurs n’ont pas d’autres ressources que d’aller dans la foret. C’est un problème surtout présent en Afrique de l’Ouest, moins présent au Cameroun. La réglementation d’accès au marché européen va s’appliquer à toutes les origines. Tous les pays vont démontrer l’origine exacte du cacao importé en Europe. Il faut un système de traçabilité exact pour démontrer que le cacao qui va à Amsterdam, à Hambourg… qu’on puisse remonter la filière jusqu’aux plantations. ». Le Secrétaire exécutif du CICC a saisi le prétexte pour rappeler l’importance des Cocoa talk qu’ont abrité les villes de Yaoundé et de Douala en 2022, avec pour but  de favoriser le dialogue, de sceller les pistes d’accompagnement pour les pays producteurs. Selon le Ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, face à la situation, « il faut que l’Organisation bouge, il faut trouver une Instance qui puisse réunir les politiques de manière statutaire. Nous sommes dans un produit pire que la banane, la lutte contre la déforestation, le travail des enfants, la pauvreté ».

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       Dans cette mouvance, Michel Arrion précise que, « les pires formes de travail des enfants, il y a des enfants qui travaillent   sous certaines conditions dans les plantations après l’école qui sont des formes acceptables, lorsqu’on parle de trafic d’enfants c’est autre chose ca n’existe pas au Cameroun. Personne n’a envie de faire travailler ses enfants dans une plantation si on n’avait un meilleur revenu, de meilleures ressources. Si le prix du cacao était plus élevé, on ne mettrait pas les enfants dans les plantations. L’impact du travail des enfants dans les plantations est moins important que l’impact de la déforestation », reconnait Michel Arrion. Rappelons   que l’Europe et les Usa qui sont les deux grands bassins de consommation du cacao dans le monde sont saturés par une population vieillissante. Le développement des marchés de consommation de cacao, passe par la création des marchés notamment en Asie, en Inde, en Chine, et dans certaines grandes métropoles africaines où les revenus abordables permettent de consommer du chocolat. Le numéro un de l’Organisation séjourne à Yaoundé, dans la perspective de la célébration des 50 ans de l’ICCO, de l’entrée en vigueur de la réglementation européenne sur le cacao, de la conférence mondiale du cacao en Belgique et la ratification de l’accord international du cacao en 2024.