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Cocoa Talks : Dupliquer les dispositifs d’accompagnement de la banane à la filière cacao

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       L’un des points importants de la Conférence scientifique internationale de Yaoundé qui a fermé ses portes hier après 72 heures de débats houleux entre les experts du monde, aura été la plateforme appelée Cocoa Talks à laquelle ont participé avec enthousiasme, les acteurs mondiaux des filières cacao et café.

      Parmi ceux-ci l’Organisation internationale du café (OIC), l’Organisation internationale du cacao (ICCO), l’Union européenne (l’UE), la représentation permanente de la Côte-d’Ivoire auprès des Organisations Internationale des produits de base à Londres, l’Agence des Cafés Robusta d’Afrique et de Madagascar (ACRAM), le Programme Cacao à la Sustainable Trade Initiative (IDH), l’Office National du Cacao et du Café (ONCC), le Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café (CICC)…..

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         Pour la petite histoire, les Cocoa Talks tirent leurs origines de la date du 19 juillet 2017 à Bruxelles, date au cours de laquelle le Ministre Camerounais du commerce Luc Magloire Mbarga Atangana sur instructions du Président Paul Biya conduisait une délégation à la réunion de la plateforme multipartite sur l’évolution du marché du cacao. Selon ses propos, le Chef de l’Etat « a décidé de mettre les pieds dans le plat en demandant la prise en compte de la question…de la rémunération du producteur. » en dépit de l’opposition radicale de l’industrie. Elle brandissait l’argument selon lequel, la Loi anti- trust déclarait la démarche du Cameroun irrecevable.  

Immigration clandestine vers l’Europe

       Grace à Régis MERITAN de la Commission de l’UE, cette opportunité unique de dialogue constructif regroupant les acteurs de la chaine de valeur, les partenaires institutionnels à l’instar de l’UE vit le jour .Ce fut l’origine des Cocoa Talks ayant pour premiers adhérents le Ghana ,la cote d’ivoire ,le Cameroun par la suite en 2021.En dépit des efforts menés, le Ministre du commerce  pense que « la question de la durabilité devrait être mise en débat, à la lumière de l’article 60 de l’Accord de Partenariat Economique entre le Cameroun et l’UE qui prévoit, en filigrane, une sorte de clause de rendez-vous ».

         Intervenant dans le cadre de ces Cocoa Talks ,du 8 juin 2023 à Yaoundé le membre du Gouvernement a rappelé que le climat, l’environnement ou la question de la déforestation figurent dans le Document sur la Stratégie Nationale de Développement à l’horizon 2030,qui préconise la limitation de l’impact  carbone de l’agriculture, de 69% des émissions des gaz à effet de serre aujourd’hui à 35% à l’horizon 2030,conformément aux très hautes directives du Chef de l’Etat SE Paul Biya. Pourquoi ne pas nous inspirer de la filière banane et ses   mesures d’accompagnement ! Un nouveau défi qui interpelle tous les acteurs c’est le Règlement sur la déforestation. C’est une législation votée par l’UE, qui est sensée entrer en vigueur le 1er janvier 2025.

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        Face à ses exigences, il faudra nécessairement apporter des assouplissements dans sa mise en œuvre, qui elle-même devra être assortie de mesures d’accompagnement. La piste de solution que propose le patron du commerce, est celle de dupliquer les Mesures d’Accompagnement pour la Banane (MAB), le Programme d’Assistance Technique et Financière (ATF BANANE) au cacao. Ce qui devrait permettre de combattre l’exode rural des jeunes vers les villes, et prévenir le fléau de l’immigration clandestine massive vers l’Europe qui ne sont pas sans conséquences pour les Etats.