
Face à l’impact de ce phénomène dont les conséquences sont gravissimes pour l’économie nationale, les différents acteurs rassemblés le 13 juin 2023 à Yaoundé autour du Chef du Département ministériel en charge des questions commerciales dans le cadre d’une réunion relative aux exportations massives frauduleuses du cacao vers le Nigéria, ont passé en revue l’état de la situation et envisagé des pistes de solution. C’était en présence des responsables du Secrétariat d’Etat à la Défense, de la Direction générale des Douanes, de l’ONCC, du CICC. Il en ressort sur instructions du Ministre Luc Magloire Mbarga Atangana, la mise sur pied immédiate d’une mesure d’interdiction provisoire des exportations.
La récente mesure interdisant les exportations des céréales selon les participants pourrait être dupliquée à la filière cacao exportée massivement de façon illégale à destination du Nigéria. Pour remédier à cette situation due notamment à la porosité des frontières etc, d’aucuns suggèrent la sensibilisation des opérateurs économiques sur la règlementation interdisant l’exportation illégale du cacao, l’encadrement des exportateurs, la création des nouveaux postes militaires, l’organisation régulière des marchés périodiques, l’implication des acteurs de la commercialisation aux différentes opérations dans les bassins de production …
ONCC-CICC
« Je vous assure celui qui voit encore un sac de cacao sortant pour le Nigeria…je vais prendre un texte portant interdiction de l’exportation du cacao vers le Nigéria. Les exportations doivent tenir compte de la loi.je ne pense pas que nous soyons sur le régime de l’importation illégale. Il faut immédiatement renforcer les mesures sur le terrain », a instruit le membre du Gouvernement. Le café camerounais dont 50 % s’envole vers le Septentrion, le Tchad et le Soudan n’est pas épargné par ce phénomène devenu alarmant depuis la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ainsi que dans la partie Septentrionale du pays.
Les structures faitières ayant des responsabilités en matière de commercialisation du cacao et du café, l’Office National du cacao et du café (ONCC) envisage d’entreprendre à deux mois de la nouvelle campagne cacaoyère, des descentes aux postes frontaliers. Il est prévu pour le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc) , une réunion la semaine prochaine visant à publier la liste des exportateurs agrées . « Ce qui est arrivé au café peut arriver au cacao si on ne réagit pas. Ce serait catastrophique », a précisé Kate Kanyi -Tometi Fotso la Pdg de Telcar Cocoa Ltd.